Les puja, célébrées jour et nuit par les prêtres des temples, confèrent grâce, pardon ou  force spirituelle aux croyants qui se rendent dans les sanctuaires avec des offrandes de nourriture ou d'argent.

 Ils s'imprègnent de ces bienfaits grâce au feu que l'officiant leur présente. S'aidant des mains, ils en dirigent la fumée vers leur visage ou le haut de leur tête.

 Le saint homme qui a accompli la puja marque le front du purifié d'un tilak tracé avec la cendre issue du brasero ou une poudre colorée comme du curcuma, du safran ou de l'argile.

 Souvent, la forme de la tache indique quelle divinité a été vénérée.

 Les plafonds extérieurs du temple.

 Ayyanar, le dieu protecteur des villages tamouls.

 Au commencement du monde, il y avait un vaste océan de lait que les dieux (Deva) et les démons (Asura) devaient baratter en prenant pour pivot le mont Meru (aujourd'hui le Kailash au Tibet), axe du monde dans la mythologie hindoue, posé sur le dos de la tortue Akupara, et tirant chacun leur tour la corde formée par le serpent cosmique Vasuki.

 Voici Ganesh et ses parents Shiva et Parvati

 De l'océan, surgirent une multitude de trésors :

- Shurabhi, la vache sacré (source perpétuelle de beurre et de lait

- Varuni, la déesse du vin 

 - Parijata, l'arbre du paradis qui parfume le monde

- Chandra, la lune qui orne la chevelure de Shiva

- Hala, le poison violent qui laissera sa marque bleue sur la gorge de Shiva

 - Ucchaisshravas, un cheval blanc, ancêtre de tous les chevaux, dont les sept bouches symbolisent les couleurs de l'arc en ciel

- Shrî, la déesse de la beauté et de la fortune, assise sur un lotus

- Airâvata, l'éléphant blanc, monture du dieu Indra

- Les Apasaras, déesses venues des eaux

- Dhanvantari, le médecin des dieux, tenant dans ses mains une coupe pleine d'amrita

 "Les mains l'engendrent, les pieds l'effacent"

Cette devinette tamoule désigne ces figures éphémères que l'on appelle "Kolam" en Inde du Sud, "Mandala" au Rajasthan ou "Alpana" au Bengale.

 Les femmes tracent les Kolam le matin sur le seuil de leur maison avec de la farine de riz mélangée à des pigments de couleurs.

 Il y  en a de toutes sortes : abstraits, formés d'arabesques, volutes ou motifs géomériques dessinant des mandalas, labyrinthes...

 Les Kolam honorent une divinité (le plus souvent Lakshmi, déesse de la terre) ou la mémoire d'un défunt.

 "Quelques jours se passent dans la peine

et quelques jours dans le plaisir.

L'opulence est comme une rivière gonflée,

la jeunesse est comme le rivage inondé,

les jours de la vie sont les arbres qui croissent

sur le rivage débordé"

Agaval contre les castes (XIX ème siècle)

 "Ne va pas au jardin des fleurs !

O Ami, n'y va pas

En toi est le jardin de fleurs.

Demeure sur le lotus aux mille pétales et là,

contemple l'Infinie Beauté"

Kabir (1440-1518)

 "Au village des saints

on respire l'amour

plus d'angoisse,

plus de souffrance.

J'y resterai

mendiant l'amour :

pour aumône j'y recevrai

l'amour"

Tukaram (XVII ème siècle)

"Où les routes sont tracées, je perds mon chemin.

Sur  la vaste mer, dans le bleu  du ciel, il n'y a point de lignes marquées. 

Le sentier est caché par les ailes des oiseaux,

le feu des étoiles, par les fleurs des saisons différentes.

Et je demande à  mon coeur  : ton sang ne porte-t-il point la connaissance de l'invisible chemin ?"

"La corbeille de fruits" de Rabindranah Tagore

Le mariage hindou n'est pas un simple sacrement, mais aussi  une alliance sociale ou politique.

Les unions restent dans la majorité des cas "arrangées", ce qui ne signifie pas forcément qu'elles sont "contraintes".

 Ce système fonctionne depuis des milliers d'années et est intimement lié au mode de fonctionnement et aux valeurs indiennes.

 Bien que déclarée illégale depuis 1961, la dot reste au coeur des tractations entourant le mariage.

Lors des mariages en grande pompe, le fiancé est habillé comme un prince.

La mariée est vêtue d'un sari rouge, est parée de bijoux et a les mains décorées de motifs au hénné. 

 Le rituel donne lieu à la remise de présents cérémoniels.

Le couple marche autour d'un feu sacré symbolisant leur voyage ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare.

 Le prêtre récite des mantras et de nouveaux voeux sont échangés.

Les jeunes mariés "nouent le noeud" : les mains liées par un cordon ne formant plus qu'un, ils sont bénis par les anciens et par les prêtres.

 L'homme dessine alors un point au vermillon sur le front de son épouse, qu'à compter de ce jour, elle gardera.

 L'exigence de la dot a fait du mariage des filles la première cause d'endettement des familles, encourageant l'infanticide des filles pour mettre  les parents à l'abri de ces dépenses qui peuvent ruiner plusieurs générations.

 Toute cérémonie de mariage est ponctuée par la déclamation publique de tous les dons faits aux fiancés.

Selon le principe de "kanayadâna" (ce qui vient avec l'épouse est, comme elle, donné et ne lui appartient plus), les cadeaux faits au fiancé sont souvent redistribués, sous l'autorité de la belle-mère, aux membres de la belle-famille.

 Le pays est marqué depuis longtemps par le déséquilibre entre sa population féminine et masculine. Il manque près de 40 millions de femmes en Inde par rapport à la population masculine, une situation qui risque de déstabiliser toute la société, d'autant que, parmi les enfants de moins de sept ans, l'écart se creuse encore : dans certaines régions , on ne compte pas plus de 550 filles pour 1000 garçons.

 Souvent due à un manque de soins, à la dureté du  travail quotidien et aux maltraitances, la surmotalité des petites filles résulte surtout des comportement discriminatoires qui pèsent encore dans de nombreuses régions sur les femmes indiennes : beaucoup subissent des mauvais traitements conjugaux, des abus sexuels, des représailles de leur belle-famille si leur dot n'est pas versée, à la pauvreté, notamment en cas de veuvage, mais aussi  parce qu'elles sont exclues des avancées économiques et sociales.

 Bien qu'interdit par le gouvernement depuis 1994, l'avortement sélectif de foetus féminins perdure et concerne les régions les plus riches du pays où les femmes  ont accès à l'échographie et peuvent se payer un avortement.

Les offrandes

Les prêtres

Bénédiction des deux familles

 La musique se joue selon des mélodies et rythmes complexes, ragas et talas, qui guide un art fondé sur l'improvisation.

Il y a deux courants : la musique "hindoustranie" au nord et "carnatique" au sud.

 La musique du sud est fondée sur des poèmes chantés (kriti) composée par un trio de musicien. Ici le chanteur avec ses enfants et 2 musiciens.

Les sonorités sont guidées par le raga, une entité mélodique composée au minimum de cinq notes que le musicien associe selon l'ambiance, la saison ou les heures du jour. le ragam (en tamoul) signifie "couleur" ou "passion"

 Combinés entre eux les ragas donnent plus de 30 000 possibilités. Chaque musicien développe son raga à l'intérieur d'un cycle rythmique donné par le percussionniste :  selon les différentes frappes, les talas sont eux aussi  innombrables.

 Contrairement à celle d'occident, la musique classique indienne n'a pas de référence absolue. Le musicien choisit une note  dont toutes les autres découlent. Le tal, le rythme, est le deuxième instrument indispensable.

 Le troisième est en général le tanpura, instrument à corde qui fourni le "bourdon" qui renforce la cohérence du morceau.

Des notes en résonnance créent des harmoniques qui courent comme un fil à travers toute l'oeuvre.

 Une grande part de la musique a été écrite pour exprimer une dévotion religieuse

 "Avatara" (descente) phénomène omniprésent dans l'hindouisme où une divinité se transforme pour venir sur terre et sauver l'humanité.

Les avatars les plus vénérés sont ceux de Shiva et Vishnou.  

Vishnou, chargé de maintenir l'ordre du monde, a dix avatars.

 Matsya est le petit poisson qui, dans la légende hindoue du déluge, avertit Manou du désastre, lui apprend à construire un navire et le mène vers une terre épargnée, comme le Noé biblique.

 Kurma, la tortue marine, va repêcher sous les eaux les choses perdues pendant le déluge et ramène sur son dos le mont Mandara, qui servirat de pivot pour "baratter la "mer de lait" d'où naîtra la cosmos.

 Vahara, le sanglier, remonte sur ses défenses la terre engloutie par les eaux.

Narasimha l'homme-lion, déchire de ses griffes et de ses crocs le démon qui menaçait la terre.

 Parashurama, Rama-à-la-hache, rétablit le pouvoir des brahmanaes opprimés par la caste des guerriers.

Rama, le héros du Ramayana

Puis  le très vénéré Krishna maître à penser des héros du Mahabharata.

Bouddha (récupéré par le brahamisme)

Kalki, le dieu au glaive, qui doit apparaître à l'époque présente sur son cheval blanc pour sauver l'humanité du désastre.

Et enfin Vamana, un brahmane nain qui ruse avec le roi Bali et sauve l'univers.

Pour un indien, la famille, c'est le réseau complet de personnes avec qui il a des liens de sang ou de mariage, qu'elles vivent réunies sous un même toit ou qu'elles soient  éparpillées dans le monde entier.

 C'est dans le cadre de cette famille élargie que se forme l'identité de l'individu et que les codes moraux sont transmis et appliqués.

Des Roms ou des gitans, peuple nomade, dorment au  bord de la route des villages. Est-ce des joggis ? Une « population tribale » qui est hors castes. Ils sont considérés comme des Dalits ou Intouchables et leurs conditions de vie sont terribles

Ils vivent d'un petit artisanat (fabrication de sacs en tissu) et de mendicité. 

Un petit garçon gitan dans son lieu de vie...

 Les détritus sont omniprésents.

 Célébrée dans les textes sacrés du Veda, Kamadhenu ("celle dont on trait tous les désirs"), vache sacrée des hindous, est née de l'océan de lait qui a donné l'univers. Elle est la compagne du dieu bouvier Krishna.

 Elle appartient à la famille des zébus. Souvent maigre, pourvue de longues cornes et portant une bosse au niveau  du garrot, elle déambule dans les villes et les villages.

  Les arbres d'une infinité d'essences, sont presque  tous associés à l'une ou l'autre divinité  : ils sont la demeure terrestre des dieux, notamment des divinités du grama ("village"), non reconnus par l'hindouisme mais objets d'un culte fervent sous la forme d'innombrables petits autels aménagés au creux des racines du moindre arbre en l'honneur des dieux-nagas ("cobras").

 De nombreux hôtels s'appellent ashoka, du nom d'un arbre (saaca indica) aux belles leurs rouges symbolisant la passion et dédié à Karna, la divinité de l'amour incarnéee dans chacune de ses feuilles. Les femmes prient cet arbre pour avoir des enfants.

 La communauté d'Auroville est entourée de villages de pêcheurs. 

L'organisation de la vie dans les villages permet de comprendre l'organisation des castes selon les notions de pureté et d'impureté.

Chaque groupe réside à un endroit précis. Les famillles de la caste dominante vivent généralement au centre du village dans des maisons en dur, près du temple des dieux majeurs de l'hindouisme, Shiva ou Vishnou.

C'est à l'écart du village, dans de misérables huttes, que l'on retrouve les intouchables. 

 A l'époque védique, il n'existait "que" 33 dieux, aujourd'hui l'Inde en compte plus de 33 millions.

Le mode de transport le  plus courant est la moto, dont j'ai grandement profité !! 

 La fête de "Pongal" ou fête de la moisson, dure 3 ou 4 jours dans le Tamil Nadu en janvier, le jour du solstice d'hiver.

Fête des moissons et d'actions de grâce et propitiatoire. 

Le 1er jour : Bhogi : des vieux tissus et vêtements sont jetés et brûlés marquant le début d'une nouvelle vie. On adore en famille le Soleil qui change de constellation.

2ème jour, jour du Pongal, les indiens mettent à bouillir du riz avec du lait frais et de la mélasse, ou du sucre brun, tôt le matin, en laissant le mélange déborder, en l'honneur du dieu Soleil.

Le 3ème jour, "Mattu Pongal", on rend grâce aux vaches et aux buffles. ll est demandé à des dévots de Shiva de maitriser sa monture sauvage à main nue et à leurs risques et périls.

On donne la mixture préparée la veille  aux jeunes vaches, et le soir, on promène les bêtes dans les rues du village, avec des musiciens en procession.

Le dernier jour, "Kanum Pongal", les jeunes gens se réunissent sur les rives des rivières pour y chercher un futur conjoint.

Les gens consomment de la canne à sucre et décorent leur maison avec des kolam.

 L'Inde est le pays de l'impersonnel. 

"N'y a-t-il pas dans l'impersonnel une efficacité réelle à laquelle nous pouvons difficilement donner un nom, justement parce qu'elle est impersonnelle ?"

Sudhinkakar, psychanalyste indien.

 L'une des nombreuses divinités portée sur un char.

 Les vaches sont au centre de la fête... Qui n'est pas la leur...

 Elles sont étonnement résignées.

Transport de familles venant des villages alentours.