Souvenirs du présent
Isaac Laquedem pour nom me fût donné
Né à Jérusalem, ville bien renommé
Oui, c'est moi, mes enfants
Je suis le Juif Errant
.../...
La vieillesse me gène
J'ai bien 1800 ans
Chose sûre et certaine
Je passe encore trente ans
.../...
Je fais le tour du monde
Pour la cinquième fois !
Veux-tu bien, mon ami,
Que je repose ici ?
.../...
Que le Juif errant existe
Ou bien qu’il n’existe pas,
Dans le voyage si triste
Qu’il accomplit ici-bas,
Voyez une austère image
Du sort de l’humanité :
L’homme sans cesse voyage
Du moins bien vers le mieux : voilà la vérité.
Complainte du juif errant...
Souvenirs très personnels....
La chaise est toujours assise
Petite histoire décalée...
Un jour, je me suis baladée du côté de Tresmalaouen…
J'y ai rencontré Kervel, le voisin de Tresma (pour les intimes) et voici le spectacle auquel j'ai assisté ...
Je vois Kervel poser un premier pas sur le sable.
Soudain, ses bottes le transporte sept lieues plus loin ...
Il se dit alors : "vite, semons des petits cailloux pour ne pas nous perdre"...
Ce sont des cailloux magiques qui changent de couleurs quand on cligne des yeux ...
Un aboiement familier lui rappelle qu’il n’a rien à craindre : son fidèle chien Haikou, lui indiquera le chemin du retour...
Rassuré, Kervel pose son lourd sac qu’il porte depuis si longtemps….
Il prend soin d’en sortir délicatement ses pinceaux, ses peintures, son chevalet et s’en va, allégé d’un grand fardeau, à la découverte de Tresma.
Il rencontre en chemin de drôles de personnages…
Il se dit alors : "quel monde étrange où tant d'êtres si différents vivent ensemble dans une belle harmonie" !
Haikou aboie un peu, mais c'est un gentil toutou qui ne mord pas …
Kervel installe son chevalet dans le sable et commence à peindre …
Et le rouge aussi ...
Le chemin de la vie est sinueux...
Mais Kervel se sent bien ici...
Une planisphère s’offre alors à lui …
Dans quel pays est-il ? Les Etats-Unis ?
Ou un continent encore inconnu à ce jour ?
Les habitants fort sympathiques de ce continent lui offrent un beau cadeau ...
Comme un porte-bonheur pour le voyage qu'il entreprend...
Il sert très fort la plume contre son coeur...
Tout à coup, ses pinceaux et ses peintures s'envolent, loin ....
Très loin ...
Encore plus loin...
Il regarde alors autour de lui...
Et tout n'est que lumière et couleur...
Plus besoin de chevalet, de pinceaux, de peinture...
Le monde qui l'entoure l'émerveille...
En son coeur, Kervel se souvient :
"On se demande parfois si la vie a un sens...
Et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie"
Après avoir pris congé de ses nouveaux amis,
son fidèle compagnon le guide alors sur le chemin du retour...
Et, surprise !!
Plus de sac, disparu !!!
A l'endroit même où Kervel l'avait déposé, se trouve ...
Un arbre de Vie
Un doux refrain souffle alors dans le vent...
"Lave de mer, passe et repasse, efface les traces, sur le sable du temps,
mais la vie repousse, avec le printemps, et son arbre qui nous attend."
Ici, nul besoin d'eau pour croître ...
Kervel s'en va, léger, heureux de son voyage et des rencontres qu'il a faites ..
Je le regarde partir, et un immense bonheur m'envahit ...
Ces mots merveilleux résonnent alors en moi :
"L'amour, une fois qu'il a germé, donne des racines qui ne finissent plus de croître". (Saint Exupéry)