Simone Weil, philosophe et chrétienne "de l'extérieur"
Je viens de redécouvrir un livre que ma mère m'a donné parmi les nombreux ouvrages de sa bibliothèque exceptionnelle.
Il s'agit de "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil.
Extraits de cahiers intimes entre 1940 et 1942, ce recueil de pensées d'une jeune femme juive, philosophe convertie au christianisme mais refusant d'appartenir à l'église catholique, considérant son appartenance au monde de part sa formation rationaliste, son intelligence, son amour de la Grèce antique, ses amitiés avec les incroyants, comme un engagement militant...
Elle est toujours restée "sur le parvis"...
Cette conversion inachevée, "impensable position qu'il faut bien que quelqu'un tienne" et ses écrits me touchent...
Durant sa brève vie (elle est morte en 1943 à l'âge de 34 ans), elle se décrivait comme "l'amante du malheur"...
J'avoue être plus attirée par "l'amour du bonheur", mais ses profondes réflexions résonnent en moi...
Quelques extraits choisis...
"L'amour, chez celui qui est heureux, est de vouloir partager la souffrance de l'aimé malheureux.
L'amour, chez celui qui est malheureux, est d'être comblé par la simple connaissance que l'aimé est dans la joie,
sans avoir part à cette joie, ni même désirer y avoir part"
La beauté
L'amitié
"Aimer purement, c'est consentir à la distance,
c'est adorer la distance entre soi et ce qu'on aime"
"Ne te laisse mettre en prison par aucune affection.
Préserve ta solitude.
Le jour, s'il vient jamais, où une véritable affection te serait donnée, il n'y aurait pas d'opposition entre la solitude intérieure et l'amitié, au contraire.
C'est même à ce signe infaillible que tu la reconnaîtras"
"L'amitié doit être une joie gratuite comme celles que donne l'art, ou la vie. (...)
Elle est de l'ordre de la grâce.(...)
Elle est de ces choses qui sont données par surcroît. (...)
L'amitié ne se recherche pas, ne se rêve pas, ne se désire pas ; elle s'exerce. (...)
L'amitié ne se laisse pas détacher de la réalité, pas plus que le beau. Elle constitue un miracle, comme le beau.
Et le miracle consiste simplement dans le fait qu'elle existe."
Comment créer un problème social ?
Présent, avenir, passé
La porte d'entrée
Lectures
"Justice
Etre continuellement prêt à admettre qu'un autre est autre chose que ce qu'on lit quand il est là (ou qu'on pense à lui).
Ou plutôt lire en lui qu'il est certainement autre chose, peut-être tout autre chose que ce qu'on y lit.
Chaque être crie en silence pour être lu autrement."
"On ne se détache pas, on change d'attachement..."