Dur labeur dans un paysage sublime
Histoire vraie dans la région de l'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde :
Phoolan Devi, le "Robin des bois en sari", née dans une caste pauvre de pêcheurs et mariée très jeune à un homme qui la maltraite, parvient à fuir.
Plutôt que la misère ou la prostitution, elle se bat pour récupérer son lopin famillal, au grand dam d'un cousin qui engage pour la violer et l'éliminer une bande de "dacoïts" (bandits).
Faite prisonnière, la révoltée sème la zizanie dans le groupe et finit par prendre son commandement. Dès le début des années 1980, Phoolan Devi, avec son bandana rouge et sa cartouchière en bandoulière, devient à la fois "ennemi public numéro 1" et figure de proue des basses castes, qui voient en elle un avatar de la terrible déesse Durga.
Après s'être rendue à la police, elle passe dix ans en prison avant d'être élue députée pour la défense des droits des femmes et des basses castes en 1996.
Cinq ans plus tard, elle est assassinée à Delhi.
C'est dans la région d'Uttar Pradesh qu'opère depuis 2006 le Goulabi Gang (le gang des Saris roses), où la féministe Sampat Bal l'a créé en même temps qu'un réseau de microfinancement pour promouvoir l'autonomie des femmes exploitées ou sans ressources.
Alertées par téléphone mobile ces femmes affluent par milliers, vêtues d'un sari rose, partout où on signale une injustice sexiste ou un abus des hautes castes rurales, aux cris de "Que tous les exploités mènent la bataille !"
Paradoxalement, les manifestations et les révoltes sont nombreuses en Inde.
Dans la fable de l'éléphant et du moineau (le Panchatantra), un moineau, un pic, une mouche et une grenouille viennent ensemble à bout d'un éléphant en tissant autour de lui une corde épaisse faite de minces brins d'herbe.
"La mer fut là une grande artiste. Elle donna à la terre ses formes adorées, bénies, où se plaît à créer l'amour. De ses caresses assidues, arrondissant les rivages, elle lui donna les contours maternels et j'allais dire la tendresse visible du sein de la femme"
Jules Michelet dans "La Mer" 1861, où il donne une image sensuelle des contours de l'Inde.