"Je ne sais pas très bien ce que c'est que la religion indienne"
"Je sais qu'en substance, le brahamanisme parle d'une force vitale originelle, d'un "souffle", qui, par la suite, se manifeste et se concrétise dans la mouvance infinie des choses"
"J'ai essayé d'en parler avec de nombreux hindous : mais aucun d'entre eux n'a la moindre idée à ce sujet. Chacun a son culte, Vishnu, Shiva ou Kali et en observe scrupuleusement les rites".
"Mais je peux dire quelque chose : les hindous forment le peuple le plus doux que l'on puisse connaître."
"Heureusement, l'hindouisme n'est pas une religion d'Etat. C'est pourquoi les saints ne sont pas dangereux. Tandis que leurs fidèles les admirent il y a toujours un musulman, un bouddhiste ou un catholique pour les regarder avec compassion, ironie et curiosité".
"C'est un fait qu'en Inde, l'atmosphère est favorable à la religiosité"
"Mais, à mes yeux, cela n'implique pas que les indiens soient vraiment préoccupés par de sérieux problèmes religieux.
Certaines de leurs formes de religiosité sont forcées, typiquement médiévales : aliénations dues à l'épouvantable situation économique et hygiénique du pays, qui rappelent celles qui eurent lieu en Europe, au Moyen Age, précisément, et qui peuvent frapper des individus ou des communautés entières".
Extrait de "L'odeur de l'Inde" de Pier Paolo Pasolini lors d'un voyage en Inde en 1961.